Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/88

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§. 31. Ces suppositions admises, il suffiroit, pour se rappeller les idées qu’on s’est rendues familières, de pouvoir donner son attention à quelques-unes de nos idées fondamentales, ausquelles elles sont liées. Or cela se peut toujours ; puisque, tant que nous veillons, il n’y a point d’instant où notre tempérament, nos passions & notre état n’occasionnent en nous quelques-unes de ces perceptions que j’appelle fondamentales. Nous réussirions donc avec plus ou moins de facilité, à proportion que les idées que nous voudrions nous retracer tiendroient à un plus grand nombre de besoins, & y tiendroient plus immédiatement.

§. 32. Les suppositions que je viens de faire ne sont pas gratuites. J’en appelle à l’expérience ; & je suis persuadé que chacun remarquera qu’il ne cherche à se ressouvenir d’une chose[1], que par le rapport qu’elle

  1. Je prends le mot de se ressouvenir con-