Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui caractérisent le chant, je veux dire, la modulation & le mouvement.

Le mouvement est l’ame de la musique : aussi voyons nous que les anciens le jugeoient absolument nécessaire à leur déclamation. Il y avoit sur leurs théâtres un homme qui le marquoit en frappant du pied, & le comédien étoit aussi astraint à la mesure, que le musicien & le danseur le sont aujourd’hui. Il est évident qu’une pareille déclamation s’éloigneroit trop de notre manière de prononcer, pour nous paroître naturelle. Bien loin d’exiger qu’un acteur suive un certain mouvement, nous lui défendons de faire sentir la mesure de nos vers ; ou même nous voulons qu’il la rompe assez, pour paroître s’exprimer en prose. Tout confirme donc que la prononciation des anciens dans le discours familier approchoit si fort du chant, que leur déclamation étoit un chant proprement dit.

§. 27. On remarque tous les jours