Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/116

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elle ne peut ſentir qu’elle ceſſe d’être ce qu’elle étoit ſans ſe repréſenter dans ce changement une durée de deux inſtans.

Comme elle n’embraſſe d’une maniere diſtincte que juſqu’à trois odeurs, elle ne démêlera auſſi que trois inſtans dans ſa durée. Au-delà elle ne verra qu’une ſucceſſion indéfinie.

Si l’on ſuppoſe que la mémoire peutlui rappeller diſtinctement juſqu’à quatre, cinq, ſix manieres d’être, elle diſtinguera en conſéquence quatre, cinq, ſix inſtans dans ſa durée. Chacun peut faire à ce ſujet les hypotheſes qu’il jugera à