Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/208

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régleroit le mouvement de ſes yeux, pour leur en faire ſuivre le contour ? Et lors même qu’ils le ſuivroient, comment pourroit-elle s’aſſurer de ne pas paſſer continuellement d’une figure à une autre ? à quoi pourra-t-elle juger que trois côtés, qu’elle a vus l’un après l’autre, forment un triangle ? Il eſt bien plus vraiſemblable que ſa vue obéiſſant uniquement à l’action de la lumiere, errera dans un chaos de figures :tableau mouvant, dont les parties lui échapent tour-à-tour.

Il eſt vrai que nous ne remarquons pas les jugemens que nous portons, pour ſaiſir l’enſemble