Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/239

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il ſent la chaleur dans une partie, & le froid dans une autre. Comment elle découvre qu’il y en a d’autres. Tant que la Statue ne porte les mains que ſur elle-même, elle eſt à ſon égard, comme ſi elle étoit tout ce qui exiſte. Mais ſi elle touche un corps étranger, le moi, qui ſe ſent modifié dans la main, ne ſe ſent pas modifié dans ce corps. Si la main dit moi, elle ne reçoit pas la même réponſe. La Statue juge par-là ſes manieres d’être tout-à-fait hors d’elle. Comme elle en a formé ſon corps, elle en forme tous les autres objets. La Senſation de ſolidité, qui leur a donné de la conſiſtance dans un cas,