Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/282

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que l’une n’eſt pas l’autre ; elle juge que le chaud n’eſt pas le froid : mais dans les commencemens elle ignore que ce ſont deux Senſations contraires ; & pour le découvrir, il faut qu’elle ait occaſion de remarquer que le chaud & le froid ne peuvent pas ſe trouver en même-tems dans le même corps, & que l’un détruit toujours l’autre. Ainſi ce jugement, le chaud & le froid ſont des Senſations contraires, ne lui eſt pas auſſi naturel qu’il paroît l’être ; elle le doit à l’expérience.

Dans toutes ces occaſions il eſt évident qu’il lui ſuffit de donner ſon attention à deux Senſations,