Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/291

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rer chacune à part. Elle a donc fait des abſtractions : car abſtraire, c’eſt ſéparer une idée de pluſieurs autres, qui entrent avec elle dans la compoſition d’un tout.

En ne donnant, par exemple, ſon attention qu’à la ſolidité d’un corps, elle ſépare cette qualité des autres auxquelles elle n’a point d’égard. Elle fait de la même maniere les idées abſtraites de figure, de mouvement, etc. Et auſſi-tôt chacune de ces notions ſe généraliſe, parce qu’elle remarque qu’il n’en eſt point qui ne convienne à pluſieurs objets, ou qui ne ſe retrouve dans pluſieurs collections.