Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/330

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dans toutes les parties de ſon corps, ſes idées ſe fixent, ſes habitudes ſe renouvellent, ſon ame lui eſt rendue toute entiere, elle croit vivre pour la ſeconde fois.

Ce réveil lui paroît délicieux. Elle porte les mains ſur elle avec étonnement, elle les porte ſur tout ce qui l’environne : charmée de ſe retrouver & de retrouver encore les objets, qui lui ſont familiers ; ſa curioſité & tous ſes deſirs renaiſſent avec plus de vivacité. Elle s’y livre toute entiere, ſe tranſporte de côté & d’autre, reconnoît ce qu’elle a déjà connu, & acquiert de nouvelles connoiſſances. Elle ſe