Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

t de rétablir ſes forces, pour lui rendre l’uſage de ſes facultés : car elle ne ſait pas ce que c’eſt que ſe conſerver. Combien il étoit néceſſaire de l’avertir par la douleur. Si la nature, par affection pour elle, n’eût attaché à ces effets que des ſentimens agréables, elle l’eût trompée & ſe fût trompée elle-même : la Statue, croyant chercher ſon bonheur, n’eût couru qu’à ſa perte.

Mais ces avertiſſemens ne peuvent ſe répéter, qu’elle n’apprenne enfin qu’elle doit mettre un frein à ſes deſirs. Car rien n’eſt ſi naturel que de regarder, comme l’effet d’une choſe, ce