Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/249

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dans la notion que je me forme de chacun, les idées & les rapports que j’y remarque, je réfléchis ſur eux. Si je me ſuis d’abord mue par le ſeul plaiſir de me mouvoir, je me meus bientôt dans l’eſpérance de rencontrer de nouveaux plaiſirs ; & devenant capable de curioſité, je paſſe continuellement de la crainte à l’eſpérance, du mouvement au repos : quelquefois j’oublie ce que j’ai ſouffert, d’autres fois je me précautionne contre les maux dont je ſuis menacée : enfin le plaiſir & la douleur, ſeuls principes de mes deſirs, m’apprennent à me conduire dans l’eſpace, & à me