Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/262

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donc être telle que je ſuis, avoir les mêmes beſoins, les mêmes deſirs, les mêmes paſſions ; quand même les objets que je recherche ou que j’évite, n’auroient aucune de ces qualités. En effet, ſans le toucher, j’aurois toujours regardé les odeurs, les ſaveurs, les couleurs & les ſons comme à moi ; jamais je n’aurois jugé qu’il y a des corps odoriférans, ſonores, colorés, ſavoureux. Comment donc pourrois-je être aſſurée de ne me pas tromper, lorſque je juge qu’il y a de l’étendue ?

Mais il m’importe peu de ſavoir avec certitude, ſi ces choſes exiſtent ou n’exiſtent pas.