Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/68

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contraire : mais le ſentiment qu’elle a de ſon propre mouvement ou de ſon propre repos, ne lui permet pas de s’y tromper.

Elle s’accoutume donc à lier différentes idées de diſtance, de grandeur & de mouvement aux différentes impreſſions de lumiere. Elle ne ſait pas, à la vérité, que les images qui ſe tracent au fond de l’œil, diminuent à proportion des diſtances. Elle ne ſait pas même s’il y a de pareilles images. Mais elle éprouve des Senſations différentes, & les jugemens dont elle ſe fait une habitude ſuivant les circonſtances, venant à ſe confondre avec ces Senſations, ce n’eſt plus