mes parentes à venir prendre soin de
moi et de tout ce qui me regarde. Si je ne
vous en ai pas fait part, c’est qu’il m’a paru
que la chose était si indifférente d’elle-même,
qu’elle ne valait pas la peine de vous en entretenir. »
Le mariage de Condorcet m’aurait paru, aussi, une chose parfaitement indifférente et ne point mériter de mention dans cette biographie, si, comme le voulait d’Alembert, il avait été le résultat d’un calcul ; j’ai dû, au contraire, faire remarquer que, sans calcul d’aucune sorte, en obéissant aux inspirations d’un cœur sensible, Condorcet eut le bonheur de trouver une compagne digne de lui.
La beauté, les grâces, l’esprit de madame de Condorcet produisirent une sorte de miracle. Les adversaires les plus décidés du mariage des savants, entre autres, la mère du duc de la Rochefoucauld, la respectable duchesse d’Enville, allèrent en effet jusqu’à dire à notre ancien secrétaire : Nous vous pardonnons !