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CXXVII
DE CONDORCET.


de faire de bonnes élections immédiates. Composer le pouvoir exécutif de vingt-quatre personnes, c’est vouloir jeter toutes les affaires dans une incurable stagnation. Une constitution qui ne donne pas de garanties à la liberté civile est radicalement défectueuse. Il y a dans quelques dispositions un premier pas vers le fédéralisme, vers la rupture de l’unité française. Le plus grand défaut, cependant, c’est qu’on a rendu les moyens de réforme illusoires. »

Une critique si vive, si détaillée, si juste, surtout, ne pouvait être bien accueillie des auteurs du projet. Voici, cependant, ce qui les irrita davantage, car l’amour-propre est toujours le côté faible de notre espèce, même chez ceux qui s’appellent des hommes d’État :

« Tout ce qui est bon dans le second projet, disait Condorcet, est copié du premier. On n’a fait que pervertir et corrompre ce qu’on a voulu corriger. »

Chabot dénonça la lettre de Condorcet à la Convention, dans la séance du 8 juillet 1793. L’ex-capucin appelait la nouvelle constitution d’Hérault de Séchelles une œuvre sublime. Sui-