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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.


changements ; l’auteur a répondu, comme le général des jésuites, sint ut sunt aut non sint, et les comédiens ont pris le même parti que la cour de France.

Nos prêtres ont essayé de faire observer dans la chapelle de Versailles l’office d’Hildebrand, dont les papes ont fait un saint sous le nom de Grégoire [1]. Le roi, qui a vu ce nom dans le bref de sa chapelle, l’a fait rayer de l’avis de son conseil. On a, dit-on, nommé une commission à ce sujet, pour examiner les brefs des communautés religieuses, et voir s’ils ne font point la fête d’Hildebrand ou de quelque autre maraud.


23. A TURGOT.


Le 7 juin 1772.


Monsieur, M. de Bréquigni a fait une histoire des orateurs grecs ; une vie de Mahomet, imprimée dans les mémoires de l’Académie des inscriptions ; un beau discours sur les communes à la tête des ordonnances qu’il est chargé de recueillir. C’est un homme honnête, doux et modeste, qui a cinquante-cinq ans, écrit noblement et purement. L’Académie l’a choisi parce qu’il était plus éligible que la plu-

  1. Grégoire VII, dont la France n’a jamais voulu reconnaître la canonisation, fondée sur ce que Grégoire VII a soumis les rois aux papes, le temporel au spirituel. Aujourd’hui les jésuites ont introduit partout le culte de saint Grégoire VII. Ils le proclament dans leurs livres, dans leurs journaux et du haut de la chaire. L’autorité laisse faire. Nous sommes, comme l’on voit, moins avancés qu’en 1772. Aussi avons-nous fait deux révolutions !