Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/746

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
544
TABLEAU GÉNÉRAL


avantages d’une loterie, et qu’elle cherche d’après quels principes doit être déterminé le taux des assurances maritimes. Enfin elle a en même temps l’homme et les choses pour objet, quand elle traite des rentes viagères, des assurances sur la vie.

Elle peut considérer l’homme, ou comme un individu dont l’existence, quant à sa durée et à ses relations, est soumise à l’ordre des événements naturels, et elle peut aussi s’appliquer à la marche des opérations de l’esprit humain.

Elle considère l’homme comme individu, quand elle fait connaître avec précision, et par les faits, l’influence que le climat, les habitudes, les professions ont sur la durée de la vie ; elle considère les opérations de l’esprit, quand elle pèse les motifs de crédibilité, qu’elle calcule la probabilité qui résulte, ou des témoignages, ou des décisions.

Le calcul ne pourrait s’appliquer immédiatement qu’à une seule chose à la fois, et ses usages seraient très-bornés, si les hommes n’avaient été conduits par la nécessité à établir pour les choses une mesure commune de leurs valeurs ; mais l’existence de cette mesure commune permet de comparer toutes les choses entre elles, et de les soumettre au calcul, malgré leurs différences naturelles dont alors on fait abstraction.

Cependant la détermination de cette mesure commune, telle qu’elle résulte des besoins de l’homme et des lois de la société, est bien éloignée de cette précision, de cette invariabilité qu’exige une véritable science, et la théorie de la réduction des va-