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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/232

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sur la nécessité de l’union

égarer une portion du peuple ; mais la majorité est bien loin de partager ces fureurs ; elle les condamne, et elle en gémit.

Toute division, entre Paris et les départements serait funeste, en ce moment, à la sûreté de l’empire. Détestons les coupables, éclairons ceux qui sont égarés, restons unis avec des frères qui, comme nous, veulent l’égalité et la liberté. Tel doit être, à l’égard des habitants de Paris, le langage des citoyens des départements. La France a besoin d’être forte pour résister à tant d’ennemis, et pour être forte, elle a besoin d’un centre commun. Si, ce que je ne crois pas, il s’élevait des doutes sur la liberté, sur la sûreté des membres de la Convention nationale ; si ces doutes agitaient les citoyens des départements, qu’ils s’adressent à leurs députés ; qu’ils leur offrent les forces nécessaires pour les défendre, mais qu’aucune démarche précipitée n’allume le flambeau d’une discorde, qui pourrait devenir fatale à la liberté.

C’est à cette liberté, c’est à cette égalité que nous avons fait tous les sacrifices ; aucun de nous ne s’occupe plus ni de ses intérêts, ni de sa vie, ni de son bonheur personnel, ni même de sa gloire.

Assurons-nous donc de laisser à nos enfants ce précieux héritage.

Mais le seul moyen, c’est que les citoyens prennent et expriment avec énergie la volonté de faire respecter la sûreté, la liberté, la propriété, et celle de se soumettre aux décrets de la Convention nationale, celle enfin de ne point souffrir qu’il soit porté aucune at