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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/93

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sur les finances.

société ; qu’ils empêcheraient la ruine des familles qui subsistent du revenu attaché à la vie de leur chef ; qu’ils augmenteraient le nombre de celles dont le sort est assuré ; qu’ils concilieraient la stabilité des fortunes avec les variations qui sont la suite nécessaire du développement de l’industrie et du commerce, et conduiraient à établir ce qui n’a jamais existé nulle part, une nation riche, active, nombreuse, sans l’existence d’une classe pauvre et corrompue, ils serviraient, dans le moment actuel, à diminuer la masse des papiers. On pourrait y admettre aussi, comme comptant, une partie de la dette à liquider, ce qui serait alors un moyen d’accélérer les remboursements de la partie la plus sacrée de cette dette, de celle qui appartient à la partie pauvre du peuple.

Après avoir fixé et séparé la portion des biens nationaux destinée à l’extinction des assignats, après avoir accéléré cette extinction par les moyens qui viennent d’être proposés, on hypothéquerait, au reste de la dette liquidée, la partie des biens nationaux réservés, que la nécessité de sauver la chose publique n’aurait pas destinée à des emplois plus sacrés ; car nous indiquerons bientôt une autre réserve nécessaire. Cette hypothèque serait formée ensuite du produit, plus considérable qu’on ne croit, des droits que la nation peut réclamer sur les domaines aliénés, des créances du trésor public sur les particuliers, des domaines incorporels, enfin des forêts nationales.

Je n’entreprendrai point de traiter ici cette grande question de l’aliénation de ces forêts. S’il était prouvé