en abandonnant leur patrie et leurs chaumières, se
soustraire à l’empire monacal. Mais un autre article
de cette même loi a plus que compensé ce bienfait
si faible pour des infortunés, que la pauvreté plus
que la loi attache à leur terre natale. C’est dans ce
même édit que le souverain a donné, pour la première
fois, le nom et le caractère sacré de propriété
à des droits odieux, regardés, même au milieu de
l’ignorance et de la barbarie du treizième siècle,
comme des usurpations que ni le temps, ni les titres
ne pouvaient rendre légitimes ; et un ministre hypocrite
a fait dépendre la liberté de l’esclave, non de
la justice des lois, mais de la volonté de ses tyrans.
Qui croirait, en lisant ces détails, que c’est ici la vie d’un grand poète, d’un écrivain fécond et infatigable ? Nous avons oublié sa gloire littéraire, comme il l’avait oubliée lui-même. Il semblait n’en plus connaître qu’une seule, celle de venger l’humanité, et d’arracher des victimes à l’oppression.
Cependant son génie, incapable de souffrir le repos, s’exerçait dans tous les genres qu’il avait embrassés, et même osait en essayer de nouveaux. Il imprimait des tragédies auxquelles on peut sans doute reprocher de la faiblesse, et qui ne pouvaient plus arracher les applaudissements d’un parterre que lui-même avait rendu si difficile, mais où l’homme de lettres peut admirer de beaux vers, et des idées philosophiques et profondes, tandis que le jeune homme qui se destine au théâtre, peut encore y étudier les secrets de son art ; des contes où ce genre, borné jusqu’alors à présenter des images volup-