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II. LA SOCIÉTÉ DOIT ÉGALEMENT UNE INSTRUCTION PUBLIQUE RELATIVE AUX DIVERSES PROFESSIONS.

1o  Pour maintenir plus d’égalité entre ceux qui s’y livrent.

Dans l’état actuel des sociétés, les hommes se trouvent partagés en professions diverses, dont chacune exige des connaissances particulières.

Les progrès de ces professions contribuent au bien-être commun, et il est utile pour l’égalité réelle d’en ouvrir le chemin à ceux que leurs goûts ou leurs facultés y appelleraient, mais que, par le défaut d’une instruction publique, leur pauvreté ou en écarterait absolument, ou y condamnerait à la médiocrité, et dès lors à la dépendance. La puissance publique doit donc compter au nombre de ses devoirs celui d’assurer, de faciliter, de multiplier les moyens d’acquérir ces connaissances ; et ce devoir ne se borne pas à l’instruction relative aux professions qu’on peut regarder comme des espèces de fonctions publiques, il s’étend aussi sur celles que les hommes exercent pour leur utilité propre, sans songer à l’influence qu’elles peuvent avoir sur la prospérité générale.

2o  Pour les rendre plus également utiles.

Cette égalité d’instruction contribuerait à la perfection des arts, et non seulement elle détruirait