Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il est nécessaire d’examiner, 1° quels doivent être les objets de l’instruction, et à quel terme il convient de s’arrêter ; 2° quels livres doivent servir à chaque enseignement, et quels autres moyens il peut être utile d’y ajouter ; 3° quelles doivent être les méthodes d’enseigner ; 4° quels maîtres on doit choisir, par qui et comment il faut qu’ils soient choisis.

En effet, ces diverses questions ne doivent pas être résolues de la même manière pour chacune des divisions qui viennent d’être établies. Le véritable esprit systématique ne consiste pas à étendre au hasard les applications d’une même maxime, mais à faire dériver des mêmes principes les règles propres à chaque objet. Il est le talent de comparer, sous toutes leurs faces, toutes les idées justes et vraies qui s’offrent à la méditation, d’en faire sortir les combinaisons neuves ou profondes qui y sont cachées, et non l’art de généraliser des combinaisons formées au hasard du petit nombre d’idées qui se présentent les premières. Ainsi, dans le système du monde, les astres soumis par une loi commune à une dépendance réciproque se meuvent chacun dans une orbite différente, suivent des directions diverses, et, entraînés avec des vitesses qui changent à chaque instant, présentent, dans le résultat d’un même principe, une inépuisable variété d’apparences et de mouvements.