Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/273

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les sciences morales et politiques, les sciences physiques fondées sur l’observation et l’expérience, les mathématiques et les parties des sciences physiques fondées sur le calcul ; enfin l’histoire et la géographie politique, qu’on pourrait confier à un maître qui en même temps enseignerait la grammaire et l’art d’exprimer ses idées. Je n’entrerai point ici dans le détail de ce que renfermeront ces diverses parties de l’instruction. Nous avons déjà observé qu’elles doivent avoir pour objet les connaissances qu’il est bon d’acquérir, soit pour son propre bonheur, soit pour remplir dignement toutes les fonctions de la société ; et d’après ces vues, il sera facile de tracer le plan de chacune.

Principes sur le choix des théories qui doivent être enseignées.

C’est aux théories dont l’application est la plus commune qu’il faut donner la préférence. Ainsi, par exemple, dans l’enseignement des mathématiques, il faut mettre les élèves en état d’entendre et de suivre les calculs d’arithmétique politique et commerciale, et les éléments des théories sur lesquelles ces calculs sont appuyés. Il faudrait également s’attacher aux connaissances nécessaires pour n’être pas trompé par ceux qui offrent des machines, des projets de manufactures, des plans de canaux, et pour administrer les travaux publics sans être condamné à une confiance aveugle dans les gens de l’art. Une sorte de charlatanerie accompagne presque