Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/394

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chaque profession peut en avoir. Il suffirait, dans chaque chef-lieu de district, de deux maîtres, l’un chargé de donner les connaissances élémentaires du dessin, l’autre de la partie scientifique des arts. Dans les chefs-lieux de département, on porterait à quatre le nombre de ces professeurs, en partageant entre trois les éléments des sciences. Il serait peut-être plus convenable de réserver ces établissements pour les villes plus grandes, et de ne pas ici suivre l’ordre des établissements politiques. En effet, cet enseignement est destiné principalement aux jeunes apprentis ; c’est dans le lieu où ils se rassemblent que l’instruction doit être placée, et par conséquent il peut être utile d’en disposer les divers degrés d’après cette réunion déterminée par les convenances commerciales. On évitera dans l’enseignement, avec un soin égal, et de fatiguer les élèves en les fixant trop longtemps sur des idées abstraites, et de dégrader leur raison en leur faisant adopter, sur parole, des principes qu’ils ne comprennent pas, des règles dont on ne leur explique pas les motifs. Des livres faits exprès, avec des explications séparées propres à guider les maîtres, sont ici d’une nécessité absolue, et il faudrait une grande justesse d’esprit, des connaissances étendues, un esprit bien philosophique, pour savoir y garder un juste milieu, et concilier le peu d’application qu’on peut exiger des élèves et le respect que l’on doit avoir pour leur raison.

Cette même instruction sera combinée de manière qu’elle n’enlève au travail que le moins de temps qu’il est possible. Comme, en formant les divisions prin-