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de précision les limites de chacune. À compter de cette époque, la plûpart des philosophes, et même des sectes entières, se bornèrent à quelques-unes de ces parties.

Les sciences mathématiques et physiques formèrent seules une grande division. Comme elles se fondent sur le calcul et l’observation, comme ce qu’elles peuvent enseigner est indépendant des opinions qui divisoient les sectes, elles se séparèrent de la philosophie, sur laquelle ces sectes régnoient encore. Elles devinrent donc l’occupation de savans, qui presque tous eurent même la sagesse de demeurer étrangers aux disputes des écoles, où l’on se livroit à une lutte de réputation plus utile à la renommée passagère des philosophes, qu’aux progrès de la philosophie. Ce mot commença même à ne plus exprimer que les principes généraux de l’ordre du monde, la métaphysique, la dialectique, et la morale, dont la politique faisoit partie.

Heureusement l’époque de cette division précéda le temps où la Grèce, après de longs orages, devoit perdre sa liberté.