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ture, sur la physique végétale, sur les arts mécaniques ou chimiques !

En un mot tel a été le progrès général des sciences, qu’il n’en est pour ainsi dire aucune qui puisse être embrassée tout entière dans ses principes, dans ses détails, sans être obligée d’emprunter le secours de toutes les autres.

En présentant ce tableau, et des vérités nouvelles dont chaque science s’est enrichie, et de ce que chacune doit à l’application des théories ou des méthodes qui semblent appartenir plus particulièrement à des connoissances d’un autre ordre ; nous chercherons quelle est la nature et la limite, des vérités auxquelles l’observation, l’expérience, la méditation peuvent nous conduire dans chaque science ; nous chercherons également en quoi, pour chacune d’elles, consiste précisément le talent de l’invention, cette première faculté de l’intelligence humaine, à laquelle on a donné le nom de génie ; par quelles opérations l’esprit peut atteindre les découvertes qu’il poursuit, ou quelquefois être conduit