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ou de la pratique d’un art, ne seroit rien moins qu’une idée chimérique ; que l’exécution même en seroit déjà facile pour un grand nombre d’objets ; que l’obstacle le plus réel qui l’empêcheroit de l’étendre à d’autres, seroit la nécessité un peu humiliante de reconnoître combien peu nous avons d’idées précises, de notions bien déterminées, bien convenues entre les esprits.

Nous indiquerons comment, se perfectionnant sans cesse, acquérant chaque jour plus d’étendue, elle serviroit à porter sur tous les objets qu’embrasse l’intelligence humaine, une rigueur, une précision qui rendroit la connoissance de la vérité facile, et l’erreur presque impossible. Alors la marche de chaque science auroit la sûreté de celle des mathématiques, et les propositions qui en forment le systême, toute la certitude géométrique, c’est-à-dire toute celle que permet la nature de leur objet et de leur méthode.

Toutes ces causes du perfectionnement de l’espèce humaine, tous ces moyens qui