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moyen de subsistance plus assuré, plus abondant, moins pénible. La chasse cessa donc d’être le premier, et ensuite, d’être même comptée au nombre de ces moyens ; elle ne fut plus conservée que comme un plaisir, comme une précaution nécessaire pour éloigner les bêtes féroces des troupeaux qui, étant devenus plus nombreux, ne pouvoient plus trouver une nourriture suffisante autour des habitations.

Une vie plus sédentaire, moins fatigante, offroit un loisir favorable au développement de l’esprit humain. Assurés de leur subsistance, n’étant plus inquiets pour leurs premiers besoins, les hommes cherchèrent des sensations nouvelles dans les moyens d’y pourvoir.

Les arts firent quelques progrès ; on acquit quelques lumières sur celui de nourrir les animaux domestiques, d’en favoriser la reproduction, et même d’en perfectionner les espèces.

On apprit à employer la laine pour les vêtemens, à substituer l’usage des tissus à celui des peaux.