Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/7

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bannit jusqu’aux foiblesses de l’amour-propre, de ces vertus inaltérables, près desquelles on ne peut vivre sans éprouver une vénération religieuse.

Puisse ce déplorable exemple des plus rares talens perdus pour la patrie, pour la cause de la liberté, pour les progrès des lumières, pour leurs applications bienfaisantes aux besoins de l’homme civilisé, exciter à des regrets utiles à la chose publique ! Puisse cette mort, qui ne servira pas peu, dans l’histoire, à caractériser l’époque où elle est arrivée, inspirer un attachement inébranlable aux droits dont elle fut la violation ! C’est le seul hommage digne du sage, qui, sous le glaive de la mort, méditoit en paix l’amélioration de ses semblables ;