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voient avec succès la géométrie et l’astronomie. La Grèce leur dut les premiers élémens de ces sciences, et même quelques vérités nouvelles, ou du moins la connoissance de celles qu’ils avoient rapportées de l’Orient, non comme des croyances établies, mais comme des théories, dont ils connoissoient les principes et les preuves.

Au milieu de la nuit de ces systêmes, nous voyons même briller deux idées heureuses, qui reparoîtront encore dans des siècles plus éclairés.

Démocrite regardoit tous les phénomènes de l’univers, comme le résultat des combinaisons et du mouvement de corps simples, d’une figure déterminée et immuable, ayant reçu une impulsion première, d’où résulte une quantité d’action qui se modifie dans chaque atôme, mais qui dans la masse entière se conserve toujours la même.

Pythagore annonçoit que l’univers étoit gouverné par une harmonie, dont les propriétés des nombres devoient dévoiler les principes ; c’est-à-dire, que tous les phéno-