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l’on pria M. de Champaigne l’aîné de vouloir se charger de cet emploi, ce qu’il fit volontiers ; et ayant choisi parmi les tableaux du Roi un de ceux de Titien, il fut résolu qu’on s’assembleroit encore dans le même lieu le premier samedi de juin.


COMMENTAIRE


Cette conférence, prononcée le samedi 7 mai 1667 devant l’Académie réunie pour la circonstance au cabinet des Tableaux du Roi, en conformité d’une décision prise en sa séance du 30 avril, ouvre la série de ces utiles exercices. André Félibien, sieur des Avaux et de Javacy, est l’auteur du texte qu’on vient de lire et lui-même l’a publié une première fois en 1669 dans les Conférences de l’Académie de Peinture[1]. Ces conférences, réimprimées en 1706 (Amsterdam, 1 vol. in-12), furent insérées la même année dans le tome V des Entretiens sur les vies et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, avec la vie des architectes[2].

Les conférences rédigées par André Félibien sont au nombre de sept. Déjà secrétaire de l’Académie des sciences et historiographe des bâtiments, Félibien avait été désigné le 28 mars 1667, à l’effet d’écrire les conférences que l’Académie de peinture se proposait d’inaugurer. Voici en quels termes il est fait mention de Félibien dans le Projet de l’ordre qui se pourroit tenir dans l’Académie royalle de Peinture et Sculpture touchant les conférences, projet approuvé par Colbert.

« Comme l’employ de rédiger par escrit ces conférences est très vaste et très-pénible, il ne paroît pas juste d’exiger de M. Testelin, secrétaire de la Compagnie, qui doit donner la plus considérable partie de son temps à l’exercice de sa profession et qui d’ailleurs est très occupé pour les affaires du Corps de l’Académie, qu’il se chargeast encore de ce travail, qui demande un homme tout entier. Dans le besoin de trouver une plume digne de cette occupation, il semble que la Compagnie auroit à souhaiter que M. Félibien, qui assurément, outre le stile qu’il a très-excellent, possède encore toutes les qualités nécessaires à cet employ, ayant donné des marques au public des connoissances qu’il a de la peinture et de la sculpture, fust en état de pouvoir s’engager dans ce travail, qui lui conviendront d’autant plus qu’estant historiographe des bastimens du Roy, il a, ce semble, une obligation particulière d’escrire de ce qui se passe dans l’Académie,

  1. Un vol. in-4o.
  2. Amsterdam, 5 vol. in-12. — Nouvelle édition, 1725, Trévoux, 5 vol. in-12.