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CHARLES LE BRUN
PEINTRE
(1619-1690)

SUR
LES ISRAÉLITES RECUEILLANT LA MANNE DANS LE DÉSERT
Par Nicolas POUSSIN


SOMMAIRE : Les ouvrages de Raphaël et les conseils de Poussin ont formé le Brun. — Hommage à la mémoire de Poussin. — Retour sur les conférences précédentes. — Poussin a possédé les qualités éminentes qui ont illustré Raphaël, Titien, Véronèse. — Division du discours de le Brun. — Description du tableau. — Composition. — Mouvement. — Contrastes. — Analyse des figures. — Dessin. — Proportions prises d’après les antiques. — Rapprochement entre les figures du tableau de Poussin et le Laocoon, la Niobé, le Sénèque, le Lantin, la Diane d’Éphèse, l’Apollon, la Vénus de Médicis. — Des passions. — Physionomies ; attitudes. — Moïse. — Diversité des vêtements. — Perspective. — Distribution de la lumière. — Trois effets de jour simultanés. — Le jaune et le bleu dominent dans les draperies. — Objection. — La manne, selon le texte de l’Exode, est tombée pendant la nuit. — Réponse de le Brun. — Il est permis au peintre de presser les temps. — Le poème dramatique et l’œuvre peinte. — Sébastien Bourdon.


Les Israélites recueillant la manne dans le désert[w 1]


M. le Brun dit à la Compagnie que si les ouvrages des plus grands peintres qui ont été dans les deux derniers siècles ont fourni jusqu’à présent de matière pour les conférences que l’on a tenues, il est bien juste que ceux d’un peintre de ce temps servent aussi à l’entretien de l’Académie.

Que la première fois qu’il a parlé dans l’assemblée il a pris pour sujet de son discours un tableau de Raphaël, dont le mérite l’a rendu l’admiration de son siècle et l’honneur de sa nation.

Qu’aujourd’hui il parlera d’un tableau de M. Poussin, qui a été la gloire de nos jours et l’ornement de son pays.


  1. Note Wikisource : cette illustration ne fait pas partie de l’ouvrage ici transcrit.