Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/107

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qui s’y peuvent opposer. C’est pourquoi, ne me sentant pas doué de ces avantages-là, il m’a semblé être de mon devoir de n’en point entreprendre l’office. Mais reconnaissant que ce que je faisais par défiance et par crainte de ne m’en pouvoir assez bien acquitter était expliqué à mon désavantage, et que des personnes très capables en prenaient occasion de refuser ces fonctions-là à l’Académie, j’ai changé de résolution, et je viens, Messieurs, me soumettre à vos ordres, non pas pour proposer des enseignements, mais pour m’instruire moi-même en la connaissance de la peinture.

L’on entend parler si diversement de ce bel art que je vois une infinité de gens en peine de savoir quelles en sont les propriétés. Il y a quelques années que l’on parla en diverses assemblées du mérite de la couleur ; on en exagéra fortement tous les avantages jusqu’à la mettre en parallèle avec le dessin et à dire que c’est le seul moyen par lequel le peintre peut par venir à sa fin, et qu’il n’est peintre que parce qu’il emploie des couleurs capables de l’y conduire, ce qui donna sujet de faire un discours sur l’étendue et les prérogatives du dessin, et de prouver par des raisons convaincantes que c’est lui qui est le père de toutes les représentations visibles et le directeur même de la couleur. Mais l’on ne décida pas pourtant ce que l’on doit entendre par cette couleur, et dans la suite des