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marques sur le coloris et le clair-obscur, qui sont à la vérité inséparables en opérant, mais qu’il faut pourtant séparer en écrivant, pour les traiter avec ordre ; c’est ce que je vais essayer en commençant par la couleur, qui paraît nécessairement unie à la lumière et l’ombre dans chaque objet en particulier, me réservant à traiter à part de la distribution des lumières et des ombres par rapport à l’effet du tout ensemble.

Pour conserver plus de simplicité dans mes remarques sur le coloris, j’y garderai le même ordre qu’en parlant du dessin, et je suivrai les mêmes divisions qui seront : la justesse des tons et la correction de la couleur locale, ensuite le bon goût de couleur en général, son élégance particulière, la grâce du pinceau et l’achèvement de l’expression des passions de l’âme commencée par le dessin.

La justesse des tons consiste à éclairer avantageusement les objets et à bien imiter les différents degrés des lumières, des demi-teintes, des ombres et des reflets. C’est par cette justesse de tons qu’on parvient à anéantir la superficie plate de la toile, à donner de la rondeur et du relief aux objets et à les faire sortir du tableau ; mais, pour rendre complète cette illusion aimable, il faut joindre à la justesse des tons la correction des couleurs locales. Cette correction, chez ceux qu’on a appelés les grands