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montre la puissance de cette grâce ; car l’on sait que l’étole est une marque de puissance et d’autorité, et M. le Poussin ne pouvait pas mieux représenter le pouvoir efficace de la grâce que par ce symbole.

Quant au vêtement jaune dont cet ange est couvert, il faut considérer que comme cette couleur représente celle de l’or et de la lumière, l’on peut dire aussi que, par ce vêtement, le peintre a représenté la lumière et la pureté de la grâce dont ce saint fut rempli au moment de sa conversion ; mais comme cette grâce n’est que dans son commencement et n’a pas encore atteint en lui l’état de la perfection, aussi M. le Poussin a situé cette figure d’une manière où elle ne montre qu’une partie de son corps et un bras. Si cet ange regarde en haut, l’on peut dire que M. le Poussin lui a donné cette action pour montrer que la grâce qu’il représente vient du ciel.

Le second ange qui paraît dans l’ombre figure l’état de cette grâce comitante ou aidante, qui n’est pas si éclatante que la première, et qui ne soutient pas avec tant de force, nous abandonnant à nous-mêmes pour nous faire connaître notre infirmité ; ainsi l’action de cet ange ne paraît pas si violente que celle du premier.

La jambe du saint qui descend en bas exprime le penchant que ce saint avait au péché, comme il