Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/233

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qui sont reçus par plusieurs officiers et valets qui demeurent dans cette grande rue, lesquels font choix de ce qui est bon et le mettent à part, s’en chargent, et le portent par de petites ruelles au maître d’hôtel qui les fait cuire et assaisonner par ses officiers de cuisine (les veines mésentériques avec les fibres desdites veines). Ceux qui ont porté ces bonnes viandes les rapportent dans leurs quartiers pour servir à leur nourriture et à la nourriture de leurs voisins ; et ce qui est mauvais de ces restes de viandes coule par le milieu de cette grande rue.

Cette grande rue s’étrécit un peu vers le milieu et change de nom (l’ilion). En cet endroit elle fait une grande quantité de tours et détours circulaires en forme d’un labyrinthe, que si on mesure la longueur, on la trouvera sept fois longue comme toute la forteresse (Timée, liv. IV). Platon dit qu’il fallait que cette rue fût de cette longueur, afin que les vivres ne se perdissent pas, étant plus longtemps à passer, et qu’il ne fallût pas à tous moments en remettre d’autres en leur place, d’autant (dit-il) que le gouverneur, les officiers et autres n’auraient pas de temps ni de repos pour vaquer à la contemplation et méditation. C’est pourquoi cette rue est extrêmement longue et tortueuse en forme d’un dédale.

Il se rencontre dans cette longue rue une large