Page:Congreve - L’Inde, 1858.djvu/58

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un régime, qui depuis des siècles fait vivre convenablement 300 millions d’hommes sous une même domination.

Pensez-vous donc, en ce moment, mieux résoudre qu’eux le problème d’une existence satisfaisante des classes inférieures. Considérez le sort de vos prolétaires dans un si grand nombre de circonstances, et dites sérieusement si vous entendez mieux que les Chinois la solution de ce problème économique.

Il n’y a qu’une absurde superficialité, et un extrême orgueil qui puissent, dans l’état actuel de l’esprit humain, faire croire que l’on transporte ainsi une civilisation dans une autre, et que la substitution s’opère ainsi spontanément.

Les lois naturelles, d’après lesquelles une civilisation en modifie une autre, sont encore profondément inconnues. Les insuccès répétés de toutes les tentatives faites sur les populations mahométanes, brahmaniques, chinoises, prouvent que le problème est plus difficile, que ne l’a supposé la naïve confiance de nos docteurs.