Page:Congreve - L’Inde, 1858.djvu/61

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On se plaint que les populations orientales sont immobiles. D’abord, cette banale appréciation n’est que la routinière explication propre à tous ceux qui parlent sur ce qu’ils n’ont jamais examiné. C’est exactement l’analogue de nos littérateurs, admirant la parfaite régularité des phénomènes célestes ; phénomènes fort réguliers sans doute pour ceux qui ne les connaissent pas, et n’en ont jamais apprécié les perturbations[1]. Mais en admettant cela, peut-on croire que le spectacle d’une rapide et désordonnée succession de doctrines soit propre à faire renoncer ces peuples aux dogmes vénérables, que le lent tra-

  1. Cette disposition de nos métaphysiciens, raisonner à tort et à travers sur ce qu’ils ne connaissent pas est vraiment merveilleuse. Un psychologue, ayant à parler d’astronomie, citait comme type le génie astronomique de Newton. Cet écrivain avait entendu dire probablement, que Newton avait fondé la mécanique céleste ; cela lui a suffi pour faire d’un grand géomètre un grand astronome. L’absence totale de connaissances réelles qui caractérise en France une telle classe, ne l’empêche jamais de décider imperturbablement sur tous les sujets quelconques.