Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/139

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tége royal fit enfin son entrée dans la ville par la porte Cathelyne.

En avant, chevauchaient quatre hérauts d’armes montés sur de beaux coursiers blancs ; à leurs longues trompettes était attachée la bannière du roi Philippe le Bel[1], bannière semée de fleurs de lis en champ d’azur. Ils sonnaient une marche guerrière dont les doux et harmonieux accords enchantaient l’oreille, dit une chronique du temps.

Derrière ces hérauts d’armes, à une distance de vingt pas environ, s’avançait le roi Philippe, monté sur un magnifique coursier. Parmi tous les chevaliers qui l’accompagnaient, il n’en était aucun dont les traits égalassent les siens en beauté. Des cheveux noirs et soyeux tombaient en boucles abondantes et capricieuses sur ses épaules. Son teint, légèrement bruni, donnait à l’ensemble de sa physionomie une expression mâle et énergique ; un sourire plein de douceur éclairait son visage ; tout son extérieur respirait la noblesse, et sa haute stature, ses membres bien proportionnés, sa tournure noble et majestueuse faisaient du monarque français le chevalier le plus accompli de son temps. Aussi était-il connu dans l’Europe entière sous le nom de Philippe le Bel. Ses vêtements

  1. Le comte Guy et les siens étant ainsi retenus en captivité, le roi Philippe occupa la Flandre et en prit possession au profit des siens, et il visita le pays de Flandre en personne, accompagné de la reine, à savoir Gand, Bruges et Ypres. (L’Excellente Chronique.)