Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/377

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chait l’extrémité enflammée, brilla tout à coup dans ses mains ; il aperçut une tête qui surgissait au-dessus du mur de la ville : c’était le tisserand auquel il avait rendu visite. Le doyen tira de dessous son pourpoint une botte de lin, la déposa sur le sol et souffla vivement sur la mèche ; bientôt une flamme brillante jaillit et la tête du tisserand disparut derrière la muraille. Le signal était à peine donné que la sentinelle tombait en poussant un cri et était jetée par dessus le mur, puis on entendit derrière la porte un cliquetis d’armes et quelques gémissements de mourants ; mais ce bruit fut suivi immédiatement d’un silence de mort.

Tous les métiers entrèrent dans Bruges avec la plus grande circonspection ; chaque chef se rendit avec ses hommes dans le quartier qui lui avait été désigné par de Coninck. Un quart d’heure après, les gardes de toutes les portes étaient mis à mort et chaque métier se trouvait à son poste. Devant la porte de chaque maison habitée par les Français, se trouvaient huit klauwaerts prêts à se frayer une entrée à coups de marteau et de hache. Il n’y avait pas une rue qui ne fût occupée : toutes les parties de la ville étaient remplies de klauwaerts qui n’attendaient que le signal pour commencer leur œuvre de vengeance et d’extermination.

De Coninck se trouvait au centre du marché du Vendredi. Après une courte méditation, il prononça l’arrêt des étrangers en s’écriant :