Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/403

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montera sur le trône de ses pères, et votre amour sera la consolation et l’appui de sa vieillesse ; alors vous ne penserez plus à vos peines d’aujourd’hui que pour vous réjouir de ce que vous avez souffert pour l’amour de votre illustre père. Oh ! madame, dites-moi que vous laissez pénétrer dans votre âme un rayon d’espérance ! Cette bienheureuse perspective ne vous apporte-t-elle pas de consolation ?

Un changement visible s’était opéré chez Mathilde pendant que Marie parlait ; une douce joie animait son regard, et un sourire de bonheur flottait sur ses lèvres.

— Ô Marie ! dit-elle en soupirant et en passant le bras au cou de l’amie qui la consolait, si vous saviez quel soulagement je ressens, quel bonheur inespéré vous avez versé dans mon cœur, comme un baume salutaire ! Puisse l’ange du Seigneur vous donner des consolations aussi douces à votre dernière heure ! Quelles bonnes paroles l’amitié vous a inspirées, ma sœur bien-aimée !

— Votre sœur ! répéta Marie, ce nom ne convient pas à votre humble servante, illustre comtesse ; je suis assez récompensée de voir se dissiper la mortelle tristesse qui vous accablait.

— Acceptez ce nom, ma chère Marie, je vous aime si tendrement ! et puis votre noble frère, Adolphe, n’a-t-il pas été élevé avec moi ? ne m’a-t-il pas été donné comme un frère par mon bien-aimé père ? Oui, nous sommes de la même famille… Oh !