Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/407

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et vous guérir par de bonnes et réjouissantes nouvelles !

La jeune fille avait passé peu à peu à un sentiment de joie : la voix d’Adolphe avait une magique puissance sur son âme ; elle répondit avec un joyeux transport :

— De bonnes nouvelles, dites-vous, Adolphe ! de bonnes nouvelles de mon père ? Oh ! parlez, parlez, mon ami !

À ces mots, elle rapprocha deux fauteuils du sien et les indiqua à Marie et à son frère.

Adolphe donna une main à Mathilde et l’autre à sa sœur chérie : il ressemblait, au milieu des deux jeunes filles à l’ange des consolations, dont on attend les paroles comme un hymne céleste.

— Réjouissez-vous Mathilde, et remerciez Dieu de sa bonté, votre père est revenu à Bourges, avec tristesse sans doute, mais du moins sain et sauf ; personne, si ce n’est le vieux châtelain et Didier Devos ne connaît sa délivrance passagère. Il jouit d’une certaine liberté dans sa prison : les ennemis qui sont chargés de sa garde sont devenus ses meilleurs amis.

— Mais, si la perverse Jeanne voulait venger sur lui l’insulte faite à la France, qui le préserverait des bourreaux ? Vous n’êtes plus avec lui, mon noble ami.

— Mathilde, les hommes auxquels est confié le château de Bourges sont tous de vieux guerriers que