Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/430

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convoquer les métiers ; dans deux heures, je serai prêt au départ et me trouverai à la tête de vos hommes sur le marché du Vendredi. Allez, je suis content de votre sympathique dévouement et de votre courage.

Tous quittèrent la salle. Guy envoya immédiatement un grand nombre de messagers dans toutes les directions, avec des ordres pour tous les nobles qui étaient demeurés fidèles à la cause de la patrie ; il fit aussi savoir à Guillaume de Juliers qu’il eut à se rendre à Courtray avec messire Jean de Renesse[1].

La terrible nouvelle se répandit en peu de temps dans la ville. À mesure qu’elle passait de bouche en bouche, le nombre des ennemis s’accroissait d’une façon merveilleuse ; bientôt les Français, selon la voix publique, s’élevèrent au chiffre de plus de deux cent mille. On comprend l’inquiétude et la désolation des femmes et des enfants à l’annonce de cette mort qui venait au-devant d’eux ; dans toutes les rues on voyait des mères en larmes qui serraient

  1. Dès que Guy de Namur apprit l’arrivée des Français en Flandre, il donna dans tout le pays l’ordre de courir aux armes et de venir à lui. Dès le 16 Juin, Arnould, fils du seigneur d’Audenaerde, qui se trouvait en France avec le comte, était venu camper dans la plaine de Grœningen, près de Courtray… Il (Guy) envoya aussi un écuyer à son neveu Guillaume de Juliers qui, après avoir chassé les Français de la Flandre occidentale, assiégeait Cassel ; il lui fit connaître l’état des choses, en l’engageant à lever le siège de cette place et à se rendre à Courtray pour combattre l’ennemi commun. (Voisin.)