Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/456

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À la troisième aile, se trouvaient les gens de Furnes et les hommes d’armes d’Arnould d’Audenaerde et de Baudouin de Papenrode. Le métier de Furnes comptait mille combattants armés de frondes et cinq cents helmhouwers[1]; les premiers se trouvaient en avant et étaient entièrement vêtus de cuir, afin que la fronde, en tournoyant, n’eût pas de prise sur cette surface lisse. Une large ceinture, aussi de cuir, ceignait leurs reins ; elle renfermait les cailloux arrondis qu’ils devaient lancer à l’ennemi ; de la main droite ils tenaient une courroie de cuir, au milieu de laquelle était pratiquée une cavité. C’était la fronde, arme terrible, avec laquelle ils savaient frapper l’ennemi avec tant de précision, que les lourdes pierres qui s’échappaient du cuir manquaient rarement leur but. Derrière eux se tenaient les helmhouwers ; ils étaient bien couverts par des plaques de fer et portaient sur la tête de lourds heaumes. Leur arme était la hache de combat, munie d’un long manche ; l’acier de la hacha était surmonté d’une forte pointe de fer avec laquelle ils perçaient casques et cuirasses, ce qui leur avait valu leur nom. Les gens d’Audenaerde et de Papenrode qui, comme nous l’avons dit, se trouvaient du même côté, portaient des armes de toutes sortes ; toutefois les deux premiers rangs se composaient exclusivement d’arbalétriers ; les autres avaient des lances, des massues ou des épées.

  1. Hacheurs de casques.