Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/458

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En avant chevauchait le porte-drapeau avec la bannière de Flandre ; le lion de sable en champ d’or se déployait gracieusement au-dessus de la tête du cheval et semblait montrer ses formidables griffes, comme un présage de la victoire, aux Flamands transportés. Un peu en arrière venait Guy avec son cousin Guillaume de Juliers. Le jeune général portait une cuirasse resplendissante sur laquelle les armes de Flandre étaient artistement ciselées ; son casque était surmonté d’un magnifique panache qui retombait jusque sur la croupe de son cheval. Sur la cuirasse de Guillaume de Juliers s’étalait une large croix rouge ; le vêtement blanc du prêtre s’échappait de dessous sa cotte de mailles et descendait sur la selle ; son casque ne portait pas de panache, et toute son armure était unie et sans ornements. Adolphe de Nieuwland suivait immédiatement ces illustres seigneurs ; il était richement équipé ; mille clous dorés étincelaient sur les liens qui rattachaient les plaques de son armure ; un panache vert flottait sur son casque et ses gantelets de fer étaient argentés. Sous sa cotte de mailles on pouvait entrevoir une écharpe verte : — ce présent lui avait été donné par la fille du Lion de Flandre, comme une marque de sa reconnaissance. À côté de lui chevauchait Mathilde, montée sur une haquenée blanche comme la neige. La jeune comtesse était encore pâle, mais la maladie l’avait quittée ; le retour de son frère Adolphe avait chassé ses souffrances. Une sorte d’amazone bleu de