Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/459

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ciel du velours le plus fin, semé de lions d’argent, tombait sur ses pieds jusqu’à terre et un voile de soie descendait du sommet de son chaperon jusque sur le dos de sa monture.

Venaient ensuite une trentaine de chevaliers et de nobles dames, tous vêtus avec la plus grande magnificence, et aussi tranquilles, aussi gais que s’ils allaient assister à un pacifique tournoi. Le splendide cortége s’avança jusqu’au centre du carré où il s’arrêta, au milieu du solennel silence des troupes.

Guy fit approcher son héraut d’armes et lui tendit un parchemin pour qu’il en proclamât le contenu.

— N’oublie pas le nom de guerre, Lion de Flandre, ajouta-t-il ; car cela fait plaisir à nos bonnes gens de Bruges.

La curiosité des hommes d’armes se manifesta par un mouvement soudain qu’ils réprimèrent sur-le-champ, et ils prêtèrent la plus grande attention. Ils se doutaient bien que ce cérémonial solennel cachait quelque mystère et que ce n’était pas assurément sans motif que leur souveraine et les nobles dames qui l’entouraient venaient au milieu d’eux si richement vêtues. Le héraut d’armes s’avança, sonna trois fois de la trompette, et s’écria d’une voix forte :

« Nous, Guy de Namur, au nom de notre comte et frère Robert de Béthune, Lion de Flandre, à tous ceux qui liront ou entendront lire les présentes, salut !

» Prenant en considération… »