Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/60

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— Oui, oui, monseigneur ; nous allons nous prosterner aux pieds du roi Philippe, implorer notre pardon. Je n’ai pas encore vu de chat se fourrer de lui-même la tête dans le sac, mais je le verrai d’ici à peu, à moins que je n’aie perdu mon bon sens.

— Êtes-vous bien sûr de ce que vous dites, Didier ?

— Parfaitement sûr, monseigneur ; rendez-vous à la salle d’honneur, vous y trouverez tous nos seigneurs avec monseigneur le comte, votre père. Ah ! Ah ! Après-demain, nous partons pour la prison. Croyez-moi, comte Robert, et faites une croix sur la porte de Wynendael.

À cette réponse, et en apprenant cette nouvelle à laquelle il ne pouvait croire, Robert put à peine comprimer sa colère.

— Didier, mon ami, s’écria-t-il, je vous en prie, faites transporter Adolphe chez moi ; déposez-le sur un lit ; veillez-le jusqu’à mon retour, et que l’on appelle maître Rogaert afin qu’il panse la blessure.

En achevant ces mots, il gagna, d’un pas précipité, la salle où les seigneurs étaient réunis avec le comte. Il se fraya vivement un chemin au milieu d’eux, et arriva jusqu’à son père.

Rien n’égala la surprise des chevaliers quand ils aperçurent Robert, encore revêtu de son armure de combat et tout couvert de fer et rouge d’émotion.

— Oh ! monseigneur et père, dit-il, que viens-je