Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/71

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entière, et cette ville était véritablement une mine d’or, Philippe le savait bien. Aussi, depuis quelques années, avait-il mis tout en œuvre pour réduire le pays de Flandre sous sa domination. En premier lieu, il avait exigé du comte Guy des soumissions intolérables dans le but de le forcer à lui désobéir ; puis il avait retenu captive sa fille Philippine, enfin il s’était emparé de la Flandre et l’avait conquise par la force des armes.

Le vieux comte avait réfléchi à tout le danger qu’il courait, et ne se dissimulait pas les suites probables de son voyage ; mais la douleur, qu’il ressentait de la captivité de sa fille cadette, lui faisait tout oublier et accepter tous les moyens qu’il croyait capables d’amener sa délivrance. Le sauf-conduit que lui avait donné Charles de Valois le rassurait aussi dans une certaine proportion.

Il se mit donc en route avec ses fils, Robert et Guillaume, et cinquante chevaliers flamands. Charles de Valois l’accompagnait avec un grand nombre de chevaliers français.

Au bout de quelques semaines le comte arriva à Compiègne avec sa suite et fut, grâce à monseigneur de Valois, magnifiquement logé, en attendant qu’un ordre royal le mandât à la cour. Monseigneur de Valois agit si bien auprès du roi, son frère, que celui-ci consentit à des mesures de clémence, et, bientôt, le comte Guy reçut l’ordre de se présenter à la cour, mais seul et sans suite.