Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mêler de l’arrestation des Flamands ; c’était là une besogne indigne de leur noble sang.

Après cette scène et le départ de Robert, il y eut un moment de confusion dans la salle, mais ce moment fut court, et le silence se rétablit bientôt. Pendant ce temps, le cœur du roi et celui de la reine étaient en proie à des sentiments bien différents. Philippe le Bel était triste et déplorait la sentence qu’il avait prononcée ; Jeanne, au contraire, triomphait de ce que Robert eût fait résistance et qu’il eût osé, en présence du roi, blesser grièvement un de ses serviteurs : c’était là un acte qui devenait un puissant auxiliaire à ses projets de vengeance. Le roi ne pouvait dissimuler son trouble et sa tristesse, et, malgré sa hautaine épouse, il se hâta de descendre du trône et de quitter la salle. Il se leva et dit :

— Messires, noms déplorons l’acte de violence qui s’est produit dans cette entrevue, et nous eussions préféré vous donner en cette occasion des preuves de notre clémence ; mais, à notre grand chagrin, cela nous a été impossible dans l’intérêt même de notre couronne. Notre royale volonté est que vous veilliez à ce que le repos de notre palais ne soit pas troublé davantage.

La reine se leva à son tour et allait rejoindre son époux, lorsqu’un nouvel incident vint les arrêter à leur grand déplaisir.

Depuis qu’il avait cessé de parler, Charles de Va-