Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/198

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— Gustave ! Gustave, mon fiancé ! s’écria la jeune fille en se jetant en même temps dans leurs bras à tous deux, et en les embrassant dans une même étreinte.

Et le premier baiser d’amour, le baiser sacré des fiançailles, fut échangé sur le sein de cet heureux père, qui versait les plus douces larmes sur la tête de ses enfants prosternés, en étendant au-dessus d’eux ses mains bénissantes.


Et maintenant, cher lecteur, je dois vous avertir que pour certains motifs, je vous ai caché la situation et même le nom véritable du château des seigneurs de Vlierbecke. Par conséquent, aucun de vous ne saura où Gustave habite avec sa douce Lénora.

Quant à ce qui me concerne, j’ai vu et je connais monsieur et madame Denecker, et même je me suis souvent promené autour du Grinselhof avec leurs deux gentils enfants et avec monsieur de Vlierbecke, leur grand-père.

Il est encore profondément gravé dans mon souvenir, le ravissant tableau de bonheur domestique, de paix et d’amour qu’il m’a été donné de contempler parfois, lorsque le vieux gentilhomme assis sur un banc du jardin cherchait déjà à faire comprendre à ces deux petits anges las de jouer les grandes forces qui agissent dans la nature, que la petite Adeline montait sur ses genoux pour lui caresser les joues, et que le remuant Isidore chevauchait avec une joie folle sur sa jambe complaisante, tandis que monsieur Denecker et sa femme, muets et se ser-