Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/385

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— Eh bien ! que signifie tout cela ? de quoi est-il question ? murmura-t-elle.

— Chut ! dit Barthélemy à demi-voix : il approcha la bouche de l’oreille de sa sœur et lui demanda : — En quel mois de l’année sommes-nous, Jeannette ?

— Attends un peu ! La semaine dernière nous étions encore dans le premier ; je crois bien que nous sommes maintenant dans le petit mois[1].

— En effet, c’est demain le quatrième jour du petit mois. Et sais-tu bien, Jeannette, quel saint il y a ce jour-là dans l’almanach ?

— Comment le saurais-je ?

— Sainte Anne ! s’écria le jeune homme avec une vive expression de joie.

— Sainte Anne ! la fête de notre mère ! répliqua la jeune fille le regard curieusement fixé sur les yeux de son frère.

— Je suis une tête folle, n’est-ce pas, Jeannette ? dit-il en riant, et pourtant si je n’étais pas là, tu l’aurais oublié.

— Cette nouvelle me fait grand plaisir, mais je n’y vois pas la raison d’être aussi réjoui que tu l’es. Nous ferons un gâteau, nous grillerons des marrons, nous boirons de la bière d’orge, et puis on contera des histoires et on devinera des énigmes. Tâche de savoir du nouveau, Barthélemy !

— Oui, oui. Jeannette… Mais ce n’est pas tout cela qui me rend si content… Te tairas-tu ? Ne diras-tu rien à la mère ?

  1. Le mois de février.